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Interview de François Baranger directeur général de Pharmanager Ingredients

Culture Nutrition 24 janvier 2020

 

Dans votre cahier des charges de sourcing vos matières premières, quels sont vos critères principaux ?

 

Dans un premier temps, avant même de parler cahier des charges, il est important d’avoir des relations de longue date et de confiance, avec nos partenaires agriculteurs et bien leur expliquer ce qu’attendent nos clients industriels.

Pour répondre à la question, les points importants du CDC portent avant tout sur la « GAP » good agricultural practice, afin d’apporter le soin nécessaire au produit cultivé, puis récolté.

C’est à ce titre que le réseau  opère, afin de pouvoir mettre en place, le plus possible, nos propres cultures de plantes chez les agriculteurs disposant de terres disponibles à cultiver. Nous avons mis en place des contrats renouvelables (5 – 7 ans en moyenne). L’objectif étant d’être à leurs côtés et leur apporter le soutien nécessaire.

Le point majeur en termes de critère, étant de maitriser « les contaminants », éléments que nous ne pourrons pas modifier ou améliorer lors des process industriels à l’usine.

 

Avez-vous des engagements en matière de sourcing durable ? Si oui, lesquels ?

 

C’est un point essentiel avec nos partenaires agricoles, si nous voulons maintenir un climat de confiance sur le long-terme. Il faut être à leurs côtés lorsque les récoltes sont difficiles et rémunérer le travail sur le terrain à sa juste valeur. D’où notre engagement sur du moyen terme 5 – 7ans et d’être en mesure de travailler avec eux sur l’amélioration continue, leur apporter nos connaissances scientifiques & analytiques sur les plantes cultivées et les informer rapidement sur les évolutions réglementaires en amont sur des évolutions à venir.

 

Aujourd’hui le consommateur, et donc les chefs de produits, la R&D et les acheteurs, veulent plus de transparence sur le sourcing et qu’il soit plus local. L’image des ingrédients venus de Chine est plutôt négative. Est-ce que votre sourcing en Asie apparait davantage comme un frein commercial ? Si oui comment le gérez-vous ?

 

A notre niveau nous privilégions dès que cela est possible, la source locale, mais le sourcing chine reste faible dans notre gamme de produits, toutefois il est nécessaire et même indispensable pour certaines ressources. Il faut dans notre métier être en mesure de travailler avec l’ensemble des continents car chacun dispose d’un savoir-faire et des connaissances spécifiques. Toutes les plantes ne sont pas cultivées et/ou cultivables sur le sol français ou européen. En effet, il faut prendre en compte les conditions climatiques et les techniques agronomiques etc…. mais également être en mesure de répondre et de sécuriser la demande marché (cf attentes industrielles). Pour exemple, le Panax Ginseng Racine est cultivé depuis des millénaires en Chine, nous disposons d’une filière établie et contrôlée depuis une quinzaine d’année nous permettant d’avoir des produits d’une très haute qualité (cf analyses réalisées en France par nos équipes).

En ce qui concerne l’Asie, fort d’une expérience de 15 ans, Pharmanager a mis en place, depuis 2005, sa propre équipe composée de 4 personnes dirigées par une Pharmacienne ayant fait son cursus en France à l’université de Strasbourg. Le but : répondre à nos attentes en termes de qualité, traçabilité mais aussi aux attentes de nos clients.

Comme pour la France et l’Europe, la méthode Pharmanager reste la même. Nous sommes aux côtés de nos partenaires historiques, depuis 15 ans maintenant. Nous travaillons sur la base de nos cahiers des charges, mis en place par notre équipe en France. Les produits sont contrôlés directement sur notre site par l’équipe qualité. Nous réalisons des analyses supplémentaires (en France) sur chaque lot de matière sélectionnée pour répondre aux exigences qualité de nos clients et aux normes officielles.

Ils nous arrivent même pour des produits difficiles, d’apporter notre aide, en termes de préfinancement pour leur apporter de la sécurité et sérénité.

Dans ces cas, là on parle vraiment de partenariat. La relation doit rester « gagnant-gagnant ». Après 15 ans, dans certains cas, il ne s’agit plus d’une relation commerciale mais humaine avant tout. Pour l’anecdote, nous connaissons personnellement les familles de nos partenaires.

Pharmanager Ingrédients ne fait pas de « trading ». Nous raisonnons toujours en traçabilité filière ou produit contrôlé selon notre protocole et nos exigences définies par notre service qualité. Du trading Chine-Europe provient souvent la mauvaise image par de l’incompréhension via notamment « des relations éphémères/opportunistes » basées uniquement sur des prix attractifs… Notre approche et démarche est aux antipodes de ce schéma.

Nous devons avant tout sécuriser nos clients et répondre à des attentes qualité et aux exigences liées à la réglementation. Cela passe par une organisation et une mise en place de procédures et de proximité. La Concertation, le dialogue, la confiance, la sensibilisation, l’amélioration continue sont les fondements du travail réalisé par les équipes Pharmanager. Nos équipes réalisent des audits 1 à 2 fois par an. Pour les matières premières concernées, chez certains partenaires, nous les avons aidés à mettre en place l’ISO 22000. Notre relation va jusque-là.

 

Envisagez-vous de passer des ressources animales au végétal pour certains de vos ingrédients ?

 

Depuis sa création en 2004, notre gamme est prioritairement végétale chez Pharmanager Ingrédients. Notre souhait est de répondre aux attentes de nos clients et par leurs actions, aux attentes du consommateur. Notre démarche reste celle de la sécurité et de la prudence. Nous y sommes attentifs, faut-il qu’il y ait un intérêt scientifique et que d’un point de vue qualité, traçabilité, les éléments soient bien définis. Notre offre doit répondre à un rapport qualité/prix attendu par nos clients.

Pourquoi attentif, prudent ? Nous avons pu constater encore récemment (2018- 2019) que certaine matière passée de l’animal au végétal ne répondait pas à la promesse faite. Elles ont fait l’objet de contrôle par les autorités et généré des problèmes pour les metteurs sur le marché. Nous devons apporter de l’innovation, des solutions, pas des problèmes à nos clients.

 

Pouvez-vous nous parler du regroupement ESFRI ? Ce type de regroupement est plutôt inédit dans l’univers agroalimentaire/nutraceutiques, non ?

 

C’est effectivement une démarche inédite ! Notre principe reste celui « de dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit », la communication au sens large du terme se veut aujourd’hui « focussée » sur les thématiques : de traçabilité,  de sécurité et de maîtrise… le mieux c’est de le faire !

Nous avons souhaité avec nos partenaires historiques, sur une large partie de notre gamme végétale, unir nos savoirs et pouvoir proposer à nos clients une gamme de produits et être en phase avec la promesse :

« Maîtrise complète de la filière plantes pour vous aider à faire face à l’évolution des règles européennes concernant les ingrédients végétaux dans les compléments alimentaires.

L’objectif d’   :

  • Organiser une filière plantes assurant une traçabilité, une qualité et une sécurité totale.
  • Apporter un support scientifique et réglementaire pour la mise sur le marché des ingrédients fonctionnels.

Nous avons également amélioré notre process sur notre gamme d’extraits depuis 2 ans pour disposer d’une gamme « NANO FREE ». Nous anticipons et souhaitons apporter du support/contenu à nos clients en restant proactif.

 

Pourquoi avoir ouvert un bureau à Shanghaï ? Cette antenne a-t-elle des fonctions spécifiques ? Notamment en termes de sourcing ?

 

On l’explique dans le point 3. Pour contrôler et suivre la production de nos ingrédients grâce à notre équipe sur place avec laquelle nous entretenons une relation durable, de confiance et de proximité. Nous veillons également à ce que les méthodes de production correspondent à nos propres règles, nos propres cahiers des charges et nos exigences qualité afin de répondre aux besoins de nos clients.

 

A propos :

Pharmanager s’est installé fin 2018 dans un nouveau site à sa mesure (4000 m²) dans la zone de Beaucouzé (périphérie d’Angers). L’objectif étant d’accompagner notre croissance pour prendre un nouvel élan et structurer notre service de R&D pour accompagner nos clients dans leurs projets de développement produits.